Michèle Kahn, ancienne étudiante de l’EHESS et écrivain, a reçu le Prix Pierre Benoît
Michèle Kahn, écrivain qui n’aime pas le mot « écrivaine », voyageuse, parfois journaliste, diplômée de l’EHESS en 1976, très impliquée dans la vie de sociétés d’auteurs, membre des jurys de divers prix littéraires, a commencé par écrire des livres pour la jeunesse, une bonne centaine. Elle s’adresse principalement au public adulte depuis le grand succès de « Shanghaï-la-juive », paru en 1997 et constamment réédité. Fortement ancrés dans l’Histoire, ses romans remettent en lumière des faits ou des êtres injustement oubliés, et entraînent les lecteurs aux quatre coins du monde.
- Comment résumeriez-vous votre livre ?
En deux mots, « Lisa Neumann » est un polar avec un arrière-plan historique.
Hong Kong. Le 1er juillet 1997, jour de la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine, la fête bat son plein. Mais pour Lisa Neumann, impossible de participer aux réjouissances. Depuis vingt-quatre heures, son père, Walter Neumann, patron d’un empire de presse au passé tumultueux - le héros de Shanghaï-la-juive - a disparu. Alors que l’enquête du commissaire Chu piétine, Lisa mène sa propre recherche. Des indices la mènent à Zurich, en Suisse, sur les traces d’un ancien bourreau nazi qu’elle va traquer. Elle sollicite l’aide d’un avocat réputé, un amour de jeunesse… et affronte le sulfureux problème des fonds juifs en déshérence. C’est aussi l’occasion pour elle d’affirmer son identité féminine et de découvrir que chacun possède à la fois une part d’ombre et de lumière.
Lisa retrouvera-t-elle son père ?
- Pourquoi avoir choisi ce sujet ?
J’ai terminé le roman « Shanghaï-la-Juive » sans expliquer les causes de la disparition de Walter Neumann, me contentant de distiller quelques pistes afin que chaque lecteur puisse inventer son propre épilogue. Or, un soir, alors que je dédicaçais mon roman en librairie, une lectrice m’a dit : « Mais vous êtes la seule à pouvoir raconter la suite ! Et on veut savoir, nous !»
J’ai donc à l’époque répondu à son vœu en écrivant un roman intitulé « Les Fantômes de Zurich ». Puis, 25 ans plus tard, après une réédition récente de « Shanghaï-la-juive » qui a donné une nouvelle vie forte à ce roman, j’ai voulu faire reparaître la suite et … je l’ai complètement remaniée. Notamment en donnant beaucoup plus de force et de personnalité au personnage de Lisa. Mais j’ai repris les faits concernant le bourreau nazi, inspiré par un personnage réel, et toute l’enquête sur les fonds en déshérence, une affaire financière concernant le rapt par les banques de comptes et d’objets précieux autrefois détenus par des victimes juives de la Seconde Guerre Mondiale. J’avais à l’époque suivi cette affaire au jour le jour dans la presse suisse. J’aime apprendre, aller au fond des choses… et transmettre ! Ce sujet m’a particulièrement intéressée parce que j’ai besoin de réagir quand je constate l’injustice, le manque d’amour et d’humanité, le mépris, la dureté de cœur.
- Quels sont vos prochains projets ?
Je travaille en ce moment à deux projets, et ne sais lequel aboutira en premier. Je ne peux donc en révéler beaucoup. L’un est un roman qui se déroule au Cambodge, l’autre est le journal fictif d’une étonnante personnalité du XIXe siècle qui était à la fois, comme moi, casanière et voyageuse ! Mais… à l’heure où j’écris ces lignes, il me vient une troisième idée, autobiographique, qui m’emporte comme un ouragan ! Seul l’avenir donnera la réponse.
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