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Entretien avec Damien Baldin, directeur général de La France s’engage

Et après ?

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17/05/2022

Diplômé d'un DEA à l'EHESS (ex-Master 2) avec un mémoire sur les relations entre les hommes et les animaux dans l’armée française durant la Première Guerre mondiale, Damien Baldin  est actuellement directeur général de La France s’engage.


Pourquoi avez-vous choisi l’EHESS ?

J’étais littéralement fasciné par cette Ecole. J’aime l’histoire aussi loin que je puisse remonter le temps de mon enfance. Après trois ans de classes préparatoires au lycée Masséna à Nice et au lycée Fénelon à Paris, j’ai eu la chance de réaliser mon mémoire de maîtrise avec Alain Corbin à l’université Paris Panthéon-Sorbonne. Le temps de la recherche et de la curiosité pluridisciplinaire étaient venus. Après mon agrégation, j’étais bien décidé à me lancer dans un DEA puis une thèse : le lieu tenait de l’évidence. Aucune autre institution n’offrait une liberté presque infinie d’enseignements et ne rassemblait une telle foule d’enseignants-chercheurs. La lecture du fameux annuaire donnait l’impression de pouvoir rencontrer en vrai – et tous réunis ! - les héros de mes lectures d’étudiant. Au même moment, j’ai eu la double joie de découvrir les travaux de Stéphane Audoin-Rouzeau et sa nomination à l’EHESS : les signes du destin devenaient décidément très clairs sur la maison à choisir.


Qu'avez-vous étudié à l'EHESS ?

J’y ai réalisé un mémoire de DEA (ex-master 2) sur les relations entre les hommes et les animaux dans l’armée française durant la Première Guerre mondiale puis entamé un travail doctoral, jamais achevé à ce jour, sur l’histoire des animaux domestiques. Cela ne m’a pas empêché de rester dans la maison pour animer un séminaire et continuer mes recherches autour de deux axes distincts : la Première Guerre mondiale et l’histoire de la domestication animale à l’époque contemporaine. J’ai publié de nombreux articles scientifiques et deux ouvrages : La Bataille de Charleroi. Août 1914, avec mon ami, Emmanuel Saint-Fuscien, aujourd’hui directeur d’études  et Histoire des animaux domestiques au 19ème et 20ème siècles.

 

Que vous a apporté l’EHESS dans votre vie professionnelle ?

Je suis arrivé à l’EHESS avec mon agrégation déjà en poche. Pourtant, c’est là que j’ai commencé à pleinement réaliser ce qu’était l’histoire comme véritable discipline scientifique. J’y ai bien mieux saisi les liens consubstantiels qu’elle entretient avec les autres sciences sociales et les enjeux philosophiques et politiques de sa production.

Cela m’a été très précieux dans mes années d’enseignement en collège et lycée : la maîtrise de la profondeur de champ de la discipline que vous enseignez affermit votre pratique pédagogique et la rend plus inventive. Elle vous donne également beaucoup de clés de lecture des relations sociales, même interpersonnelles, et des rapports de pouvoir. Cela m’a été très utile pour décrypter les enjeux politiques et la conduite des politiques publiques lorsque je suis devenu conseiller politique mémorielle au cabinet du secrétaire d’Etat aux anciens combattants et à la mémoire.


Pourriez-vous nous raconter votre métier ?

Aujourd’hui, je suis directeur général de La France s’engage. C’est une fondation reconnue d’utilité publique qui soutient l’innovation sociale et est présidée par François Hollande. Son objectif est de promouvoir l’engagement de la société civile dans des initiatives innovantes, solidaires et utiles au plus grand nombre. Elle détecte et sélectionne les projets les plus innovants et accompagne pendant trois ans les associations et entreprises de l’économie sociale et solidaire lauréates pour que leurs actions puissent essaimer sur tout le territoire et bénéficier au plus grand nombre.

J’assure la conduite stratégique et opérationnelle de la Fondation dans toutes ses dimensions (finances, relations publiques, communication, ressources humaines, etc.).



Auriez-vous rencontré une personne inspirante pour vous lors de votre parcours à l’EHESS ?

Ils sont nombreux à l’EHESS les étudiants et les enseignants-chercheurs qui m’ont inspiré. Evidemment, Stéphane Audoin-Rouzeau est celui qui a le plus compté et compte encore toujours. Il m’a accompagné dans mon parcours de recherche et n’a jamais cessé de le faire lorsque j’ai emprunté de nombreuses bifurcations professionnelles. Grâce à lui, j’ai pu rester historien, même loin de la recherche, de l’écriture, des archives et des bibliothèques et demeurer fidèle à la belle injonction de Lucien Febvre, maître fondateur de notre Ecole : « Pour faire de l’histoire tournez le dos résolument au passé et vivez d’abord. Mêlez-vous à la vie[1]. »


[1] Lucien Febvre, Combats pour l’Histoire, « Vivre l’histoire. Propos d’initiation », Paris, Armand Colin, 1992 [1952], p. 32


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