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Rodrigue Dossou-Cadja, doctorant invité à l’EHESS, issu de l'université de Rome

Et après ?

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04/07/2022

Rodrigue Dossou-Cadja est doctorant invité à l’EHESS Il est en programme doctoral au département d’Economie de ‘La Sapienza’ Université de Rome en Italie sous financement du Gouvernement Italien (Compétition doctorale internationale) et doctorant à l’EHESS dans le cadre d’une collaboration de mobilité doctorale Erasmus+.

Auparavant, il a été boursier International Union Européenne pour Master en Ingénierie Economique et Financière, Université de Rennes 1 (France, 2017) & Master Economie Mathématique-Econométrie, Université de Yaoundé II (Cameroun, 2017), Ingénieur en Statistique, Ecole d’Economie Appliquée et de Management-ENEAM (Bénin, 2013).

 

 

Pourquoi avez-vous choisi l'EHESS ?

De base étant en 1ère année (2019-2020) dans un programme doctoral au département d’Economie de ‘La Sapienza’ Université de Rome en Italie sous financement du Gouvernement Italien (Compétition doctorale internationale), l’EHESS s’inscrivait dans le cadre d’une collaboration de mobilité doctorale Erasmus+, et toute suite mon choix s’est fait. Après quelques recherches rapides sur l’école, son potentiel, son histoire avec les Sciences Sociales, ses Alumni, j’étais à jamais convaincu que c’est là que devrait se passer la suite de mon aventure doctorale. Et un autre facteur qui avait renchéri ma conviction était surtout la possibilité de me retrouver à l’Ecole d’Economie de Paris (PSE), continuant le développement de mes recherches sous la direction d’un véritable spécialiste des questions qui m’intéressent pour parler de Éric Monnet, Directeur d’Etudes à l’EHESS et Professeur à l’Ecole d’Economie de Paris (PSE), un avantage que je n’avais pas forcément en Italie.

 

Qu'avez-vous étudié à l'EHESS ?

J’ai rejoint l’EHESS en pleine crise sanitaire covid-19 en mars 2021, en tant que doctorant invité de l’Italie (2ème année) sous la direction de Éric Monnet, et pour la formation doctorale Analyse et Politique Economique (APE) logée à l’Ecole d’Economie de Paris (PSE). Au stade actuel en 3ième année, je bénéficie d’un prolongement de collaboration jusqu’à l’horizon de la conclusion de mes travaux de thèse, et y suis donc toujours comme chercheur invité. 


Que vous a apporté l'EHESS dans votre vie professionnelle ?

Fondamentalement, je dirai toute suite un important élargissement de perspectives. En effet, avec mon expérience de Rome et de la société italienne, et considérant aussi les témoignages de proches et d’amis, il m’était très difficile de me projeter en Italie avec ma vision professionnelle. L’EHESS a tout le mérite donc de m’exposer à un environnement très stimulant et multi-factuel pour la recherche et le débat scientifique, et où d’excellentes connexions s’établissent au quotidien. Je me sens de plus en plus confiant en un avenir à Paris et en France, ceci non seulement par la qualité scientifique que ‘rejoindre l’EHESS et PSE’ permet d’ajouter à mes recherches (notamment à travers l’accès à des institutions comme la Banque de France), mais également par une incroyable ouverture d’horizons ainsi que de magnifiques rencontres.

 

Pourriez-vous nous raconter votre métier ?

Pour l’heure, mon métier se limite à celui d’un chercheur-doctorant en Economie, essayant de finaliser ses travaux de recherches et soutenir sa thèse pour courant fin 2023. Mais bien évidemment ceci s’inscrit dans la logique d’un projet professionnel précis, celui d’une mission d'expertise internationale pour l'analyse des politiques économiques, en matière d'aide à la décision dans l'environnement économique contemporain international, incluant les questions africaines. Il faut aussi dire que je capitalise néanmoins quelques 6 années d’expériences professionnelles dans le domaine du ‘Consulting d’Etudes Statistiques et Economiques’, avec des institutions comme l’IISD, Kalube Consults, le PNUD, MedA-Conseils, le Gouvernement du Bénin, des Instituts Nationaux de Statistique, etc. Aujourd’hui avec l’EHESS, je nourris un désir absolu de contribuer à la science dans mon parcours de vie professionnelle, c’est-à-dire aussi une carrière de chercheur indépendant, même si pas à plein-temps.

 

Auriez-vous rencontré une personne inspirante pour vous lors de votre parcours à l'EHESS ?

Le Professeur Éric Monnet mon Directeur donc à l’EHESS, m’inspire énormément par sa rigueur scientifique, son humilité et simplicité, dire son humanité. Ma rencontre avec lui, a complètement bouleversé positivement la perspective de mes travaux de thèse, dans une dimension où je ne m’étais point imaginé au tout départ en Italie. En effet, avec mon background de Statisticien/quantitativiste, je n’avais pas de compréhension véritable de ce que    pourrait être le rôle de l’histoire, même dans une analyse de macroéconomie quantitative, un aspect formidable qu’il m’a fait découvrir. Il s’agit d’une personne qui m’aide énormément pour ma thèse ainsi que pour mes perspectives professionnelles, et dont l’excellence dans la recherche se profile pour moi comme le visuel d’une passerelle à suivre.

 


Ma thèse :

Mes travaux de thèse se placent sous le libellé : 'Contagion in a Global Context : A Resilience Model for Africa's Central Banking', où l'idée est d'investiguer un peu pour les marchés financiers africains, les différents mécanismes de propagation des chocs financiers internationaux dans le contexte de la globalisation financière, mais aussi d'évaluer les mesures de politiques implémentables au niveau de la sphère des banques centrales pour une plus forte résilience financière du continent. A ce stade, un premier papier intitulé ‘A Treatise of Financial Crises Contagion : The Case of African Securities Exchanges’ est bouclé depuis un moment, et expose la validité des canaux de contagion par les fondamentaux (Fundamentals-based contagion) ainsi que de contagion psychologique (Pure contagion) pour les marchés africains pris dans le jeu global.

Le reste du développement de ma thèse est centré sur la question fondamentale ‘Existe-t-il un modèle de banque centrale en Afrique ?’. L'idée est d'offrir un examen approfondi basé sur le trilemme mundélien des banques centrales africaines, depuis leurs très vieux jours, afin d'éclairer le débat sur la politique monétaire à l'ère post-crise financière mondiale. Utilisant l'approche narrative avec essentiellement des données d'archives de la Banque de France, du FMI, et des banques centrales africaines, ce voyage historique expose les différentes phases du développement de la ‘banque centrale’ en Afrique, examinant la question de l’indépendance, ainsi qu'un contrôle pour la place de la stabilité financière. Un autre important focus est de révéler les différences majeures dans le temps entre les zones francophones et anglophones du continent en ce qui concerne les cadres de politique monétaire, la première étant liée par les accords de coopération monétaire de la ‘Zone franc’ avec la France (surtout en jeu le Trésor et la Banque de France), et la seconde dans un héritage post-colonial essentiellement britannique. Ce développement met plus ou moins en exergue, l’échec des mesures conventionnelles d’indépendance de la banque centrale au niveau de l’Afrique, notamment en zone franc. Des implications importantes de politiques se dégagent quant aux perspectives de réforme de la banque centrale en Afrique, pour une plus forte intégration monétaire et financière du continent à l’échelle globale.


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