Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Entretien avec Marine Lormeau, diplômée en sociologie et secrétaire générale des éditions La Découverte

Et après ?

-

06/01/2020

Diplômée d’un master de sociologie et intervenante durant la séance du cycle de rencontres portant sur les métiers des éditions, Marine Lormeau est depuis janvier 2019 secrétaire générale des éditions La Découverte.


Pourquoi avez-vous choisi l’EHESS ?

Mon entrée à l’École arrive au terme de plusieurs années passées à travailler dans le secteur de l’édition. J’ai intégré l’ESCP Europe après une classe préparatoire aux écoles de commerce. Pour intégrer l’école, on nous faisait passer des entretiens de personnalité, durant lesquels on nous demandait de présenter un projet professionnel. La lecture de biographies d’éditeurs français, du début du siècle aux années 1970, m’avait donné l’envie de travailler dans l’édition. Mais à cette époque, je n’avais ni réseau, ni connaissances concrètes du métier, qui avait bien changé depuis les éditeurs du début du XXe siècle.

J’ai rejoint la filière apprentissage de l’ESCP, qui présentait l’avantage de passer le master en deux ans et donc d’entrer plus tôt dans la vie active, et de bénéficier de deux ans d’expérience dans la même entreprise. J’ai fait mon apprentissage aux éditions Grasset, en contrôle de gestion. Les maisons d’édition étant souvent de petites structures – chez Grasset, nous étions une quarantaine de personnes –, j’avais facilement accès à l’ensemble des services et j’ai donc pu découvrir les différents métiers des éditions.

Au terme de mon apprentissage, j’ai obtenu en juillet 2014 un contrat chez Fayard, au poste de contrôleur de gestion. J’y ai travaillé jusqu’en novembre 2017. Au bout d’un an, j’ai eu envie de reprendre des études en parallèle. J’avais eu l’occasion de découvrir la sociologie lors de mon mémoire de fin d’études à l’ESCP, consacré à la construction du projet professionnel chez les étudiants en école de commerce, et pendant lequel j’avais été accompagnée par le sociologue Jean-Philippe Bouilloud (ESCP Europe). J’avais apprécié l’approche sociologique et notamment l’enquête de terrain, et ai postulé à l’EHESS pour poursuivre cette réflexion en M2 de Sociologie à l’École. J’ai contacté Sylvain Laurens qui m’a accompagnée dans ma démarche de reprise d’études, et a accepté de diriger mon mémoire de recherches, ce dont je lui suis très reconnaissante.


Quels étaient vos sujets de recherche ?

Lors de mon mémoire de fin d’études, je me suis rendu compte que la réflexion sur nos choix individuels commençait bien plus tôt que je ne le pensais. Non pas à vingt-deux ou vingt-trois ans comme je l’étudiais dans mon mémoire, mais davantage au lycée, entre dix-sept et dix-huit ans. C’est pourquoi j’ai choisi comme objet d’enquête des lycéens, en l’occurrence ceux du lycée Saint-Louis-de-Gonzague, dit « Franklin », où j’ai étudié et passé mon bac. La singularité sociologique de Franklin combinée à une tradition jésuite persistante encore aujourd’hui donne une approche originale du choix d’orientation des élèves.


Que vous a apporté l’EHESS ?

J’y ai beaucoup apprécié la liberté qu’on nous accorde dans le choix des cours. On est libre de suivre des enseignements en-dehors de notre mention, qui en retour nous enrichissent nous et nos recherches.

Mon cours préféré avait lieu au Césor (Centre d’études en sciences sociales du religieux), rue Monsieur-le-Prince. Danièle Hervieu-Léger, dont c’était la dernière année d’enseignement, Céline Béraud et Denis Pelletier y animaient un séminaire sur la « Sociologie du catholicisme ». Je garde un très bon souvenir de ces réunions presque intimistes, qui comptaient autant de chercheurs que d’étudiants. La configuration, loin d’un cours magistral, nous donnait vraiment accès à la recherche en train de se faire.

Ces études à l’EHESS m’ont donné l’envie de postuler aux éditions La Découverte, dont j’ai découvert les publications durant mes années à l’École.


Quel a été votre parcours professionnel au sortir de l’École ?

En septembre 2017, deux semaines avant ma soutenance de mémoire, j’ai vu sur le site de l’Asfored une offre d’emploi à La Découverte, pour un poste de contrôleur de gestion. Ayant l’habitude de regarder régulièrement les offres du secteur éditorial pour me tenir au courant des évolutions du marché, j’ai compris que c’était à une occasion à saisir qui ne se représenterait peut-être pas. Par la suite, suite au départ de ma responsable, j’ai été nommée secrétaire générale.


J'aime
2681 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire

Articles suggérés

Et après ?

Entretien avec Oriane Grellier, fondatrice de Paradigme, une société de conseil en anthropologie

SZ

Sarah-Yasmine Ziani

15 mai

Et après ?

Entretien avec Catherine Malaval, présidente et fondatrice de Neotopics

AR

Audrey Rouy

17 avril

Et après ?

Entretien avec Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde

AR

Audrey Rouy

03 avril