Entretien avec Alix Brouillon, chargée de concertation pour le groupe Rouge Vif Territoires

Chargée de concertation pour le groupe Rouge Vif Territoires, un organisme privé de conseil et de communication, Alix Brouillon est titulaire du  Master en Sciences Humaines et Sociales, Mention Anthropologie, parcours Ethnologie, Anthropologie social.  Elle revient sur sa capacité d’analyse et de réflexion prodiguées à l'EHESS qui lui ont, entre autre, permis d'exercer son métier aujourd'hui. 

Pourquoi avez-vous choisi l’EHESS ?

J’ai choisi d’étudier à l’EHESS parce que je nourrissais depuis le lycée, le désir de devenir anthropologue, et surtout de comprendre d’autres manières de vivre et d’être au-monde à travers l’analyse de différentes cultures humaines. Justement, l’EHESS correspondait parfaitement à la manière dont je voulais apprendre et enrichir mon parcours, après des études littéraires et de philosophie. La possibilité de choisir parmi une offre très variée de cours, mon propre apprentissage, en lien avec l’anthropologie mais également avec la géographie culturelle, a confirmé mon envie d’étudier à l’EHESS. 

Qu'avez-vous étudié à l'EHESS ?

J’ai intégré le Master en Sciences Humaines et Sociales, Mention Anthropologie, parcours Ethnologie, Anthropologie social, et je me suis spécialisée en anthropologie des migrations, sous la direction de Florence Brunois-Pasina. Lors de ces deux années très enrichissantes, j’ai eu l’occasion de participer à une diversité de séminaires : concept et pratique de l’espace habité, genre dans l’espace urbain, deuils et rituels mortuaires des immigrants à Paris, nouvel an perse, atelier de dessin appliquée aux terrains ethnographique… Ces cours étaient passionnants !  

Que vous a apporté l’EHESS dans votre vie professionnelle ?

L’EHESS m’a apporté des méthodes propres aux enquêtes de terrain : entretien semi-directif, observation participante, analyse qualitative, mais aussi captation audio et vidéo…Cette école m’a permis d’acquérir une véritable ouverture d’esprit ainsi qu’une capacité d’adaptation. A la sortie de ce master, j’ai davantage acquis des compétences liées à la capacité d’analyse et de réflexion que de savoir-faire professionnalisant à proprement parler. 

Pourriez-vous nous raconter votre métier ?

Aujourd’hui, je suis chargée de concertation pour le groupe Rouge Vif Territoires, un organisme privé de conseil et de communication. Mon travail consiste à accompagner la concertation et recueillir l’expertise d’usage des citoyens et des parties prenantes dans l’élaboration de projets variés afin de nourrir l’élaboration des politiques publiques. Nous travaillons par exemple sur des thématiques liées à l’urbanisme, à l’aménagement du territoire, aux mobilités, à la transition écologique et énergétique, aussi bien à l’échelle du quartier que de la région. Aujourd’hui, nous accompagnons la Mairie de Paris dans l’élaboration de son Plan Climat sur le volet concertation. Nous animons des ateliers et balades urbaines au sein de chaque arrondissement de la capitale afin d’adapter au mieux le territoire au changement climatique. 

Auriez-vous rencontré une personne inspirante pour vous lors de votre parcours à l’EHESS ?

Durant mon parcours à l’EHESS, j’ai eu l’occasion de m’intéresser de plus près à la géographie culturelle et de participer au séminaire « savoirs et projets de paysage » proposé par Jean-Marc Besse, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS. Ses travaux de recherche portant sur l’histoire des représentations et des pratiques de l’espace m’ont captivée. Nous avons eu l’occasion, à travers ses séminaires, de nous plonger dans une approche sensible du paysage et de son histoire, sous le prisme de l’anthropocène et des enjeux écologiques actuels. J’ai pu découvrir grâce à lui de nombreux auteurs qui façonnent ma façon de penser : Bruno Latour, Christophe Bonneuil, Tim Ingold, ou encore Emanuele Coccia…