Maria Goupil-Travert, lauréate du prix Mnémosyne 2019
Élève de l'ENS de Lyon et auditrice libre à l'EHESS, Maria Goupil-Travert a remporté le prix Mnémosyne 2019 pour son mémoire de M2 sur les femmes militaires dans les armées de l’époque révolutionnaire et impériale.
À l’issue de mes deux années de classe préparatoire littéraire en Bretagne, j’ai intégré l’ENS de Lyon en 2014. Au cours de mon M1 en histoire moderne, mon premier travail de recherche, dirigé par Dinah Ribard (EHESS – Grihl), portait sur les Mémoires de Madame de Genlis, pédagogue et femme de lettres de la fin du XVIIIe siècle (« Madame de Genlis (1746-1830) dans l’espace public : les théorisations d’un parcours politique »). À l’intersection de l’histoire littéraire, de l’histoire politique et de l’histoire du genre, ce premier travail interrogeait à la fois la question de la construction du discours autobiographique et celle des stratégies élaborées par les acteur∙ices pour contourner les contraintes liées au genre.
Après avoir obtenu mon agrégation d’histoire, j’ai souhaité poursuivre ces questionnements en M2. La lecture des travaux de Sylvie Steinberg (EHESS – CRH) sur le travestissement m’a orientée vers un nouveau champ de recherche, celui des dynamiques de genre au sein de l’armée. Sous la direction de Sylvie Steinberg, j’ai réalisé mon mémoire de M2 sur les femmes militaires dans les armées de l’époque révolutionnaire et impériale (« Les femmes militaires dans les armées révolutionnaires, royalistes et impériales (1791-1851). De l’expérience transgressive au récit autobiographique »), lauréat du prix Mnémosyne 2019. L’étude de leurs dossiers de pension et de leurs mémoires m’a permis de saisir les spécificités de l’expérience féminine de l’armée, mais également les utilisations stratégiques qu’elles ont pu en faire pour conquérir une forme de reconnaissance financière et sociale. En parallèle de mon M2 à l’ENS de Lyon, les séminaires de l’EHESS que j’ai pu suivre en tant qu’auditrice libre m’ont permis d’acquérir de solides bases épistémologiques et méthodologiques en histoire du genre.
Les questions de l’engagement féminin et de la construction du discours autobiographique sont deux thèmes qui me tiennent à cœur, tant d’un point de vue universitaire qu’au travers de mes engagements personnels. Je continue aujourd’hui de les explorer dans mon travail de thèse, sous la direction de Dominique Godineau (Rennes-II). Ma thèse porte sur les femmes émigrées en Angleterre pendant la Révolution, et plus particulièrement sur les conditions pratiques de leur émigration, l’impact du facteur genre dans leur expérience de l’exil, et les modalités de leur engagement dans la contre-Révolution (« Les femmes émigrées en Angleterre pendant la Révolution. Trajectoires et intégration dans les sociétés d’accueil, 1789-1802 »).
Le mémoire lauréat du prix Mnémosyne sera publié aux Presses Universitaires de Rennes en janvier 2021 .

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