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Entretien avec Romane Gadé, chargée d'études socio-urbaines chez FORS-Recherche sociale

Et après ?

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17/02/2022

Diplômée du  Master Sociologie de l'EHESS, avec une orientation en sociologie urbaine, Romane Gadé  est actuellement chargée d'études socio-urbaines chez FORS-Recherche sociale.



Pourquoi avez-vous choisi l’EHESS ?

Je souhaitais essayer de faire de la recherche « à temps plein » pendant une année et la centralité qui est accordée à la recherche à l’EHESS m’a beaucoup plu. Nous pouvons et nous sommes même encouragés à organiser toute notre scolarité autour de notre projet de recherche. 

 

Qu'avez-vous étudié à l'EHESS ?

J’ai suivi le master 2 de sociologie générale avec une orientation en sociologie urbaine. Mon mémoire de recherche, sous la direction de Serge Paugam, portait sur le rapport au quartier des habitants d’un quartier prioritaire de la ville, à Nantes, pendant le confinement. J’ai étudié ce que le trajet d’un kilomètre et d’une heure qu’ils et elles réalisaient pendant la période de confinement disait de leur rapport au quartier, mais aussi de leur rapport aux règles ou à la police. Cette période a fait naître de nouvelles pratiques dans l’espace urbain du quartier et il était très intéressant de les analyser. Les cours de l’EHESS m’ont nourrie dans ma recherche : les séminaires de sociologie, bien sûr, mais aussi les cours d’histoire urbaine d’Isabelle Backouche et de Christian Topalov, ou encore l’atelier SIG d’Éric Mermet qui m’a permis d’intégrer un travail cartographique à ma recherche.


Comment s'est déroulée votre insertion professionnelle et quels conseils pourriez-vous donner ?

Au mois de février, j’ai postulé à une offre d’emploi dans un bureau d’études en sciences sociales. Le bureau d’études m’a proposé un stage à débuter le mois suivant. Le service des stages de l’EHESS (SAIP - service d'aide à l'insertion professionnelle) s’est montré très disponible et m’a informé qu’il était possible de réaliser un stage à temps partiel. J’ai donc réalisé ce stage trois jours par semaine tout en continuant, en parallèle, ma scolarité à l’EHESS et l’écriture de mon mémoire. Cela a été très compliqué de mener de front les cours, la recherche et le travail, mais je devais être sûre de pouvoir intégrer le monde professionnel à l’issue de mes études. J’ai ensuite signé mon CDI au mois de juillet. 

Mon conseil aux étudiants serait donc de ne pas hésiter à postuler à une offre qui leur plaît et de s’appuyer sur le service des stages qui est à l’écoute et de bon conseil !

 

Pourriez-vous nous raconter votre métier ?

Je suis chargée d’études à FORS-Recherche sociale, un bureau d’études et de conseil spécialisé dans les politiques publiques. Mon travail consiste à réaliser des études pour le compte de pouvoirs publics (collectivités locales, agences nationales…) ou d’acteurs associatifs comme la Fondation Abbé Pierre ou l’Union sociale pour l’habitat. Les sujets sont très variés et vont des thématiques de logement/hébergement à la politique de la ville et aux projets urbains, en passant par l’éducation, l’aide sociale à l’enfance ou encore l’insertion socio-professionnelle. Les missions consistent le plus souvent à réaliser une enquête de terrain en mobilisant les méthodes des sciences sociales (entretien semi-directif, observation…) et à analyser des données pour, ensuite, pouvoir formuler des propositions d’actions et accompagner l’élaboration des politiques publiques. 

FORS-Recherche sociale s’inscrit dans une dynamique de recherche-action. Le bureau d’études a en effet plusieurs liens avec le monde de la recherche, notamment par la publication d’une revue trimestrielle (Recherche sociale) ou en participant à des appels à projet de recherche.

 

Auriez-vous rencontré une personne inspirante pour vous lors de votre parcours à l’EHESS ?

La diversité des séminaires et des ateliers qu’il est possible de suivre en tant qu’étudiant à l’EHESS nous amène forcément à en rencontrer. Pour ma part, j’ai découvert le travail de Camilo Leon-Quijano, photographe et sociologue, en participant à son atelier de photographie. Son approche mêlant la sociologie et la photographie, avec une forte dimension de participation des enquêtés à la recherche m’a beaucoup intéressée. Dans l’atelier photo, Camilo nous a apporté un enseignement théorique et pratique en photographie. Il nous a initiés à la recherche en sociologie visuelle en nous demandant de réaliser un reportage sur le thème « la ville au temps du Covid ». Dans ce cadre, j’ai suivi le quotidien d’un atelier de réparation de vélo dans le XIe arrondissement. Camilo nous a ensuite accompagnés pour choisir et éditer nos photos, construire la narration du récit et mettre en forme l’ensemble. Ce fut une expérience vraiment passionnante et une chance de pouvoir étudier conjointement la sociologie et la photographie.




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