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Entretien avec Jay Bozon

Et après ?

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18/03/2019

Masterant en anthropologie sociale, Jay Bozon a intégré l’EHESS en septembre 2018. Il fait également partie des membres actifs de l’AEHESS.


Pourquoi avez-vous choisi l’EHESS ?

Au terme de trois années de classe préparatoire, alors que je m’interrogeais sur la manière de poursuivre mes études, l’une de mes professeures m’a redirigé vers l’EHESS, en me vantant son interdisciplinarité.

Je me suis penché sur les enseignements de l’École et j’ai contacté celle qui est devenue ma tutrice : Deborah Puccio-Den, chercheuse au IIAC (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain) et au Laios (Laboratoire d'anthropologie des institutions et organisations sociales). Et je ne regrette pas du tout mon choix !


Quels sont vos sujets de recherche ?

J’écris un mémoire sur la famille et la parenté dans la mafia, plus précisément à Palerme, en Sicile. C’est un sujet qui m’intéresse depuis longtemps. J’ai vécu pendant six ans à Milan, où j’ai passé le double baccalauréat franco-italien, lors duquel nous avions au programme la question de la mafia. Lorsque je cherchais un sujet de recherche cet été, je me posais la question : « Quel sujet pourrait te faire bosser toute la nuit ? ». La réponse a été évidente : la mafia.

Pour écrire mon mémoire, je me rendrai deux mois sur place, dans le quartier populaire de Brancaccio, à Palerme. C’est un quartier où la mafia est très présente. Comme je ne peux pas interroger directement des mafiosi, il faut que je m’immerge autrement dans la culture et les familles palermitaines. J’envisage de travailler, soit en tant que stagiaire, soit en tant que bénévole, au sein du Centro di Accoglienza Padre Nostro. C’est une association d’action sociale fondée par Pino Puglisi, un prêtre catholique assassiné par la mafia, qui a pour vocation – sans le dire ouvertement – de lutter contre l’emprise mafieuse à Brancaccio. Je tirerai le bilan de mon enquête à partir de mon expérience sur le terrain et des entretiens que j’aurais pu y mener.


Pourquoi avez-vous rejoint l’AEHESS ?

J’ai rejoint l’AE avant même que les cours commencent. Quand je suis arrivé à Paris, j’étais seul et je cherchais tout simplement de quoi m’occuper.

Avec l’AE, tu rencontres du monde, et puis on finit par te connaître toi aussi. L’AE crée du liant dans une école où l’on est très nombreux et où l’on se croise souvent en coup de vent. On y tisse des relations bien plus solides que celles des séminaires.

Même si je m’en suis quelque peu retiré, j’ai monté avec trois amies de l’AE un atelier de lecture, qui a lieu une fois par mois. On y discute un ou deux livres, qu’on a choisis ensemble et qu’on s’impose de lire. L’atelier m’a permis de rencontrer des gens du Cral (Centre de recherches sur les arts et le langage), alors que dans les séminaires je fréquentais surtout des gens d’anthropologie. C’est une des autres vertus de l’AEHESS : son positionnement inter-mentions.


Que vous apporte l’EHESS ?

Si je compare avec mes années de prépa, je vois nettement la différence dans la manière d’enseigner. En prépa, on apprend beaucoup de choses, mais on est comme sur des rails, on ne nous demande pas de penser individuellement. Ici, à l’École, c’est l’inverse : on doit tout faire par nous-mêmes. C’est très stimulant mais c’est aussi un vrai challenge !

La dimension internationale de l’École est l’un des points les plus positifs de mes études ici. D’une part, on rencontre les têtes d’affiche de la recherche mondiale. Et d’autre part, les étudiant·es internationaux·ales nous ouvrent des horizons. C’est comme si l’on avait un pied sur les cinq continents sans avoir à quitter l’EHESS.

En fin de compte, l’EHESS, ce n’est pas qu’un diplôme, c’est aussi un label. Les contacts qu’on s’y fait, les rencontres qu’on y noue valent autant sinon plus que le diplôme qu’on y obtient.


Comment envisagez-vous votre parcours au sortir de l’École ?

J’aimerais rester dans la recherche, en anthropologie, même si j’hésite encore à rejoindre la mention GPS (Genre, politique et sexualité). Après mon master, c’est tout naturellement vers un contrat doctoral que je souhaiterais m’orienter.

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