Jean-Michel Alberola – Le Pictural et le Mouvement

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Projection de Dix Minutes de silence pour John Lennon de Raymond Depardon et La Jungle plate de Johan van der Keuken suivie d'une discussion avec le peintre Jean-Michel Alberola.


Le jour de l’assassinat de John Lennon devant l’immeuble du Dakota, Raymond Depardon est à New York. Le lendemain, à Central Park, il filme en plan séquence les dix minutes de silence à la mémoire de l’artiste.
"C’était la première fois que je faisais ça. Je suis à New York et j’apprends qu’il y a "dix minutes pour John Lennon". Ce n’était pas la minute pour Ian Palach mais dix minutes ! Je me dis que c’est l’autonomie d’un magasin 16 mm et je pars. Arrivé sur place, je ne suis pas avec la presse, je suis dans la foule et je ne sais plus quoi faire. Je filme autour de moi sans savoir si je tourne à gauche ou à droite... À un moment, sans doute vers 4/5 minutes, je suis paniqué et je me dis : "C’est une catastrophe, ton plan séquence est foutu". Je ne peux pas marcher, des gens sont allongés partout, mais je ne m’arrête pas de tourner et là, c’est formidable, on est vraiment dans quelque chose d’autre que le cinéma, il n’y a plus de moteur, il n’y a plus d’actualité, il n’y a plus de Ian Palach, il n’y a pas de scoop... Il y a des gens qui pleurent et d’autres qui viennent du bas de Wall Street, en imperméable, impeccables, des gens qui sont cadres supérieurs à Wall Street mais qui sont venus quand même car c’était leur héros... On voit aussi que ça ne les gêne pas d’être filmés. Je suis tout seul puisque mon micro est sur la caméra mais je suis avec eux. C’est impensable d’imaginer ce film monté plan par plan. Cela ne voudrait rien dire. Cela n’aurait aucune force."
(Raymond Depardon)




Ce cycle de projections et de discussions propose à des invités du cinéma mais aussi à un peintre, un écrivain et un photographe, de partager leurs interrogations sur les formes du documentaire, sur le dialogue entre réalité et création, sur les frictions et les échanges entres les différents régimes de représentation ainsi que sur le rôle joué aujourd’hui dans les arts par le réalisme et la fidélité feinte ou sincère à la réalité des choses.

L’École des hautes études en sciences sociales et la Cinémathèque du documentaire à la BPI co-organisent ce cycle dont les discussions, toujours accompagnées par la projection d’un film documentaire, prendront les formes les plus variées : conférence sur un thème en particulier, master class, analyse du film.

Programmation : Stéphane Breton (EHESS) et Arnaud Hée (La Cinémathèque du documentaire à la BPI)


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Activités culturelles
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